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Le blog de loipri

Itinéraire d'Auguste PRIOU pendant la première guerre mondiale (1914)

20 Mars 2013 , Rédigé par loipri Publié dans #Histoire du Monde

19e régiment d'infanterie territoriale

19e régiment d'infanterie territoriale
Pays Drapeau de France France
Branche Armée de Terre
Type Régiment d'infanterie
Rôle Infanterie
Garnison Falaise - Paris
Anniversaire Saint-Maurice
Guerres Première Guerre mondiale
Le 19e régiment d'infanterie était un des plus anciens régiments de l’armée française, le régiment de Flandre puisrégiment de Saulx dont on disait « Gardez-vous du feu, de l'eau et du régiment de Saulx ». Il devint « l'invincible 19edemi-brigade » puis « 19e régiment d'infanterie de ligne ».

Le 19e RI est formé à Brest.
Le régiment, caserné à Brest est commandé en 1914 par le colonel Chapès. Composé presque exclusivement d'éléments bretons au début de la campagne, cependant il garda toujours au moins un tiers de soldats bretons et dut à cette circonstance de conserver précieusement ses belles traditions et ses qualités bretonnes de rudesse, d'ardeur au combat, de dévouement. Il est intégré à la 22e Division d'Infanterie (général Pambet), 11e corps (général Eydoux).

1914[modifier]

Principaux combats : Maissin (Belgique), dans le Luxembourg belge (22 août 1914-seule victoire de la IVe armée, a donné son nom à une place de Brest), la Marne (8 au 13 septembre). - Belgique, 1914 - La Meuse, la Marne, Theipval, Ovillers-la-Boisselle, 1914 -

 

1er CARNET


Août 1914 

le 2 août 1914

Le Relecq-Kerhuon (Finistère) : 3h10.
Landerneau : 3h40.
Landivisiau : 4h20.
Morlaix : 6h15.
Gare de La Brohinière (Ille-et-Vilaine) : 11h55.

 

le 9 août 1914 

Rennes : 0h50.
Châteaubourg : 1h50.
Vitré : 2h40.
Laval : 4h05.
Évron : 5h05.
Le Mans : 7h35.
Connerré : 8h30.
Chartres : 12h20.

 

Parti le 15 août de Hoche à Maisoncelle-et-Villers (Ardennes) = 15km, sous une pluie d’orage, pendant 4h, à se rappeler le jour de la Mi-Août. Quelle saucée !

 

Partis le 16 août, à 5h30, de Maisoncelle, avons traversé la Meuse.

Arrivée à Douzy à 1h du matin, j’ai couché sur un tas d’ardoises !

 

Repos le lundi 17 et le mardi 18 à Douzy. Fait seulement une reconnaissance sur la frontière.

 

Repos le mercredi 19, le régiment a seulement fait un exercice d’une heure.         

 

Jeudi 20 août,

exercice de bataillon. Repos, je n’ai rien fait ce jour.

 

Vendredi 21 août,

départ de Douzy à 10h du matin. 

Arrivés à Les Hayons (Belgique), à 6 h du soir sous une pluie d’orage, nous sommes complètement trempés. 

 

Maissin (Belgique), dans le Luxembourg belge (22 août 1914-seule victoire de la IVe armée, a donné son nom à une place de Brest),


Partis le 22 août à 4h du matin, dans la direction de Maissin (Belgique)

 

Combat à l’est de Maissin, pertes pour le 19ème d’Infanterie. J’ai échappé miraculeusement à la mort en traversant la vallée.

 

C’était terrible. Nous nous sommes reculés à Bouillon (Belgique) vers 1h du matin (le 23), sommes repartis à 5h et avons passé la journée au carrefour des Chapelles (France).

 

Partis vers 5h du soir (le 24), nous sommes allés cantonner de nouveau en bivouac à Bouillon.                            

 

Bouillon est un joli pays de 3000 habitants environ, traversé par la rivière la Semois ; ce petit bourg se trouve dans une vallée profonde.

 

Le 25 août à Sedan, des mesures sont prises pour arrêter l’ennemi.         

 

Les habitants de la Belgique ainsi que ceux de la frontière française fuient à l’approche de l’ennemi.

Vadenais, un pont. Avons cantonné au sud de Sedan la journée du 25 et passé la nuit;

notre artillerie a maintenu les positions.              

 

La journée du 26, nous avons reculé à Fresnois-la-Montagne, dans la direction de Chaumont-Saint Quentin (au sud de Sedan).

 

Passé la nuit du 26 au 27 dans un pré sous une pluie battante, nuit entière ; j’avais perdu mon cheval ; sans manteau, quelle nuit terrible ! La bataille a recommencé vers 4h du matin et a continué jusqu’à 8h du soir ; jamais je n’ai vu une fusillade semblable ; c’est le canon qui nous a tirés d'embarras …

 

J’ai vu deux vieillards de Chaumont-Saint Quentin Noyers-Pont-Maugis que les Allemands ont attachés les mains derrière le dos et ensuite saignés comme des poulets.

 

Nous avons couché la nuit du 27 au 28 à Bulson (Ardennes) après avoir été victorieux pour la première fois. Quelle terrible chose à se rappeler : le champ de bataille au nord de Chaumont-Saint Quentin, les blessés demandant des secours et les Allemands si bien couchés par notre artillerie. Triste jour !   

 

Journée du 28.

Marchant en 2ème ligne, nous n’avons pas beaucoup souffert  mais il fallait faire très attention aux obus ; nous avons couché dans un bois le 29, et sommes partis à 2h du matin pour Louvagny où nous avons bivouaqué dans les champs.

 

La journée du 29, nous avons reculé pour reformer le régiment et pris la direction de Reims ; à ce moment, le régiment a déjà perdu la moitié de ses effectifs : morts et blessés ;

 

la nuit du 30 au 31, avons couché à Pauvres (Ardennes) et avons continué au matin la marche sur Reims.

 


Septembre 1914 

Nous avons couché la nuit du 31 août au 1er septembre à Leffincourt (Ardennes) et la journée s’est passée à faire des tranchées au nord-est de ce bourg, l'ennemi recule.

 

Nous avons couché la nuit du 1er au 2 septembre à Saint-Hilaire-le-Petit (Marne); partis en arrière, nous avons passé la journée dans un bois.            

 

Du 2  au 5 septembre, nous avons reculé pour reformer le régiment,

 

le 6 au matin nous avons repris la marche en avant, et cantonné à Lenharrée (Marne) et étions en deuxième ligne.

 

Nous avons couché la nuit du 6 au 7 à la gare de Lenharrée, le feu a recommencé le matin, au jour et s’est continué toute la journée, c’est principalement l’artillerie qui a travaillé, nous avons conservé nos positions.      

 

la Marne (8 au 13 septembre).

 

L’ennemi a recommencé le feu le 8 à 3h du matin, j’étais couché à la gare de Lenharrée, j’ai eu à peine le temps de seller et de me sauver sur Connantray-Vaurefroy.

 

A 50 m de la gare, j’ai eu un éclat d’obus dans le genou gauche, sans gravité, mais quelle terreur de voir cette pluie d’obus, le capitaine Lallemand blessé.

 

Tout cela était un peu la faute des officiers qui ne surveillaient pas les avant-postes = l’ennemi ayant surpris les premières tranchées, elles se sont repliées sur les secondes et les troisièmes et alors ce fut la vraie panique.

 

Nous avons reculé à Semois (Aube) et couché sur une crête.

 

Le feu a recommencé vers 8 h du matin le 9, nous avons couché dans un bois au sud de Semois.

 

Le 10, marche en avant sur Haussimont ;

 

le 11, nous avons cantonné à Breuvery-sur-Coole (Marne) ;

 

le 12 à Saint-Étienne-au-Temple près de Châlons. L’ennemi recule d’une façon qui nous ravit : ils abandonnent obus et quantité de vivres.        

 

Le 13, nous marchons sur Suippes (Marne) et cantonnons dans un champ à l’est.

 

Le 14, grand combat au nord de Suippes.

 

Le 15, soutien d’artillerie à la ferme hippique de Piémont ; nous avons voyagé toute la nuit sous la pluie.            

 

Le 16, bivouac dans un bois au nord de Suippes, nous avons reçu 1200 réservistes pour boucher les vides dans le régiment ;

 

voilà 3 jours que nous sommes sur les mêmes positions au nord-est de Suippes, l’ennemi est dans les tranchées et il est difficile de le déloger.  

 

1914 09 17 de PRIOU Auguste (Frère) F PIEMONT 19è Rgt à PRIOU Pierre ANCENIS 44 64è Rgt X

A appris que Pierre était Papa, et que la maman et le petit garçon se portent bien                    

 

Le 17, à 4h30 du matin, nous sommes partis vers Sillery sous une pluie battante, nous avons traversé le camp de Châlons et avons fait environ 35 kms,

 

nous sommes restés dans ce bourg 3 jours jusqu’au 20 septembre, l’ennemi est de même dans les tranchées, et nous ne pouvons le déloger.

 

Le 21 septembre, la 6ème  Compagnie du 2ème Bataillon a pris  une cuisine roulante prête de café, il était 4h30 du matin, nos hommes en ont profité plutôt que nos ennemis à qui c'était destiné.

La journée s’est passée à Sillery aux travaux d’assainissement : enfouir les animaux morts et nettoyer le champ de bataille.

 

Le 22, nous changeons d'avis et marchons sur Soissons (4h de grande halte à Ville-en-Tardenois par un beau temps),  nous en partons à 5h pour aller cantonner à Villers-Agron-Aiguizy.

 

Partis le 23 à 4h pour Arcis-le-Ponsart (Marne), temps splendide, gelée le matin, nous avons traversé Fère-en-Tardenois (Aisne), cantonnement des Anglais.

 

Se souvenir du Grand-Rozoy (Aisne), les habitants si affables.

 

Partis du Grand-Rozoy, le 24 à 11h pour Vierzy, 12 km, par un temps splendide.

 

Le 25, nous avons fait 35 km pour aller cantonner à Vieux-Moulin (Oise - forêt de Compiègne - temps superbe); nous sommes en soutien de l'armée du nord. 

 

Partis le 26 à 4h pour Compiègne (Oise) où nous avons pris le train à 9h à destination d’Amiens (Somme) et sommes arrivés à 1h ;nous avons couché en cantonnement dans un château à Querrien;

 

la journée s’est passée en repos jusqu’à 5h le 26;

 

nous avons été coucher à Mesnil-Martinsart (Le Mesnil-Martinsart : au nord d'Albert – Somme) et nous nous sommes dirigés le 27 sur Le Mesnil et Authuille et j’ai vu Louis le 28 à Hamel (Nord).

 

Le 29 à Hamel, nous avons gagné des positions.

 

Le 30, nous avons couché au moulin de Hamel, nous avons avancé de 100m sur les crêtes ; c’est dur de les déloger.



Octobre 1914 

Le 1er nous avons continué à avancer tout doucement mais quel bombardement des 35ème et 28ème d’artillerie.

 

Les 2 et 3 octobre, même position, c’est dur et le canon tonne, beaucoup de tués et blessés.          

 

Le 4, temps magnifique ; même position, c’est absolument la guerre de siège, les tranchées sont à 80 m les unes des autres et il est bien difficile de s’approcher ; ce n'est que barbelés et fils de fer. Toujours des coups de feu et obus, beaucoup de blessés par les éclats.

 

Le 5 octobre, on bat en retraite sur la gauche ; le 116ème nous a encore fait défaut.

 

Le 6 octobre, nous reprenons les positions et le mercredi 7 également ; temps beau, très beau ;

je passe à Authuille où j’avais rencontré Louis le lundi soir, 8 jours avant ; j’ai changé de commandant, je suis maintenant avec le Capitaine Marotte du 62ème.

 

Le jeudi 8, mêmes positions et le 9 également.

 

Du 9 octobre jusqu’au 6 décembre, je suis resté à Martinsart tranquille avec le Commandant Viotte ;

nous sommes partis au repos à 8 km en arrière à Forceville (Somme), le 3ème bataillon était à Varennes-en-Argonne;

 

restés dans ce pays 2 jours, nous sommes allés ensuite à Buire-sur-l'Ancre à 10 km plus au sud ;

les 1er et 3ème bataillons à Dernancourt (Somme).         

 

1914 10 30 de PRIOU Auguste (Frère) F MARTINSART 80 19è Rgt à PRIOU Pierre ANCENIS 44 64è Rgt X

Il est à 4km d'Albert où Pierre a été blessé il y a 5 semaines, il y a peut être pour 50 à 100 millions de dégats à Albert



Novembre

1914 11 05 de PRIOU Auguste (Frère) F MARTINSART 80 19è Rgt à PRIOU Pierre ANCENIS 44 64è Rgt X

Est heureux de savoir Pierre mieux

 

1914 11 10 de PRIOU Auguste (Frère) F MARTINSART 80 19è Rgt à PRIOU Pierre ANCENIS 44 64è Rgt X

Répond à Pierre que contrairement à lui, il ne serait pas allé à Vertou, sans permission

 


1914 11 12 de PRIOU Auguste (Frère) F ? 19è Rgt à PRIOU Pierre ANCENIS 44 64è Rgt X

Est heureux que Pierre ait vu la famille et que tout va bien au pays


1914 11 26 de PRIOU Auguste (Frère) F ? 19è Rgt à PRIOU Pierre ANCENIS 44 64è Rgt X Francis et Pierre ont dans leur malheur d'avoir été bléssés, la chance de voir la famille

 

1914 11 30 de PRIOU Auguste (Frère) F ? 19è Rgt à PRIOU Pierre ANCENIS 44 64è Rgt X Ignore si Francis et Pierre sontrepartis sur le front


 


Décembre

1914 12 07 de PRIOU Auguste (Frère) F ? 19è Rgt à PRIOU Pierre ANCENIS 44 64è Rgt X Espère écrire demain plus longuement à Pierre

 

1914 12 10 de PRIOU Auguste (Frère) F BUIRE/CORBIE 80 19è Rgt à PRIOU Pierre ANCENIS 44 64è Rgt X Après 15 jours à Forceville, il est maintenant à Buire/Corbie depuis 2 jours

 

Nous sommes restés jusqu’au 11 décembre ;

nous sommes allés ensuite, le 2ème bataillon à Senlis-le-Sec (Somme), le 1er à Hénencourt, le 3ème à Bouzincourt ;

 

nous sommes arrivés le 15 à Senlis et restés 2 jours;

 

le 17, nous avons attaqué dans la direction d’Aveluy (Somme) à la Boisselle (Ovillers-la-Boisselle),

nous avons perdu beaucoup d’hommes, prisonniers, tués et blessés, le 2ème bataillon ne compte plus qu’environ 100 hommes.

 

C’est la plus grande perte jusqu’à ce jour, les 2/3 du régiment sont perdus, il reste 107 hommes au 2ème bataillon.

Que c’est triste, mon Dieu, quelles terribles blessures on voit !

 

Le 18, forte attaque d’artillerie sans résultat; avec les rescapés du 2ème bataillon, nous sommes restés à Aveluy ;

je suis allé à Bouzincourt et à Senlis chercher les hommes perdus.

 

Ce soir 18 décembre 1914, le village de La Boisselle est tout en feu ; à 4 km, on peut lire son journal.

 

Partis le 18 à 7h1/2 pour reformer le régiment à Senlis.

Nous sommes restés trois jours et nous sommes allés ensuite à Laviéville à 6 km de Senlis ;

arrivés le 21 au soir à Laviéville.

 

1914 12 27 de PRIOU Auguste (Frère) F ? 19è Rgt à CORBINEAU Marie-Louise Sans Enveloppe X Souhaite à sa belle soeur et son neveu Marcel ses meilleurs voeux

 

Nous sommes restés à Laviéville jusqu’au 29

 

Le 29, nous sommes partis  pour remplacer le 3ème bataillon à Hénencourt, et ce dernier est venu à Laviéville.



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